Je suis mère de quatre enfants de 6 mois à 15 ans, et je suis moi-même enfant unique. C’est un peu difficile pour moi d’imaginer comment chacun peut prendre sa place dans la fratrie, n’ayant pas eu de modèle de famille nombreuse. Il y a un mois, j’ai assisté à un café parent avec Kristin de ce projet européen, EMPATH, sur la parentalité consciente. C’était pour moi l’occasion d’un temps pour souffler un peu et me retrouver.
Avec les parents présents, nous nous sommes assis en cercle et chacun a déposé sur un papier la problématique qui le tracassait le plus, actuellement, avec ses enfants. Nous avons tiré au sort l’un despapiers pour que ce soit le sujet de la rencontre. Quelle ne fut pas ma surprise de me rendre compte que, bien qu’exprimé en d’autres termes et pour d’autres raisons, le questionnement de ma voisine dont le papier avait été tiré, correspondait à ma préoccupation du moment. La règle de fonctionnement était de participer, après avoir écouté sans l’interrompre celui qui avait la parole, uniquement en parlant de notre propre expérience et non en lui donnant des recettes ou un jugement sur son vécu. Forcément, d’entendre les témoignages des uns crée des résonances pour tout le monde. Et même ceux qui n’ont qu’un enfant pour le moment, trouve une expérience à partager.
La qualité d’écoute était palpable et le partage agréable car l’on ne se sentait pas jugé. Kristin nous a même dit que nous pouvions utiliser ce mode d’écoute avec nos enfants plutôt que vouloir toujours régler les problèmes, juste les écouter, et éventuellement leur partager une de nos expériences du même ordre. Et justement, je me suis rendue compte que, pour que chaque enfant trouve sa place au sein de la famille, leur offrir cette possibilité d’écoute -même lorsqu’il s’agit d’une plainte d’un grand sur ce que son plus jeune a le droit de faire et qu’il n’était pas autorisé à faire au même âge- était d’un grand secours. On se sent toujours remis en cause dans ces situations, alors que souvent l’enfant a juste besoin d’espace pour l’exprimer sans être jugé.
Pour finir la rencontre, Kristin nous a invité à évoquer un moment que nous avons particulièrement aimé avec nos enfants. C’était très émouvant d’entendre les beaux moments vécus, pleins de tendresses, et d’affections. C’est vrai que l’on oublie souvent de communiquer le positif, noyés sous le quotidien. Là encore, c’est quelque chose qu’elle nous invite à pratiquer à la maison avec toute la famille pour cultiver les petits bonheurs.
Je suis repartie de cette soirée boostée, je suis vraiment rassurée que chacun, chez moi, a sa propre place, confortable et légitime. Et j’essaye les outils proposés ce soir-là avec succès et plaisir.