Juillet 2017 , Le Village des Pruniers, fondé par Thich Nhat Hanh, vietnamien, moine bouddhiste, proposé au prix nobel de la paix par Martin Luther King en 1967.
Cette visite au village des Pruniers a eu lieu pendant la période du 22 au 27 juillet dans le cadre de notre projet européen nommé « Empath » soutenu par les fonds européen, Erasmus+. Nous avons passé 5 jours d’observation au Village des Pruniers et de réflexion.
Le village des Pruniers
Mon arrivée.
Lorsque je suis arrivée au Village des Pruniers, le samedi 22 juillet 2017 pour m’inscrire, j’ai eu un temps d’arrêt…
J’ai eu l’impression de me retrouver au Vietnam. Pourtant la maison d’accueil était bien typique de la Dordogne. Mais quelque chose d’insignifiant, de subtile, d’éthérique, flottait dans l’air et me ramenait directement en arrière vers le Vietnam. L’air était lourd et humide. Un peu comme au Vietnam. Et mes yeux me montrait les moniales en robe marron, typique du bouddhisme. Mais ce n’était pas cela… A l’abri d’un mûrier, je pus poser mon nom et celui de mes collègues afin de bien annoncer mon arrivée. J’avance et je peux alors sentir les odeurs de cuisine qui arrivent jusqu’à mon nez, à nouveau une main me tire vers le Vietnam. Je passe alors dans l’arrière cour, là où tout se passe, en fait. Et les mots sonnent à mes oreilles, les outils utilisés, et mes yeux se posent sur un bassin de lotus… Le temps s’arrête, et je contemple la beauté de ces fleurs qui m’ont toujours fascinée. Fragiles et fortes en même temps. Et comme nous l’entendrons à plusieurs reprises, fleurs de lotus issues de la boue. Pas de lotus sans boue. A méditer.
Je continue ma visite qui de loin en loin de près en près, mènera mes pas ici et là, de l’autel aux encens vers la grande salle des enseignements, les feuilles de mûriers, les statues du Bouddha.
Thich Nhat Hanh
Poète, jardinier, inlassable défenseur de la paix, il figure parmi les personnalités les plus engagées du bouddhisme dans le monde occidental. Thich Nhat Hanh nous invite à la non violence, pas celle éthérée et dématérialisée de la vie quotidienne, mais bien évidement, celle de la vie de tous les jours. Il nous invite à la pratique de méthode et à l’utilisation d’outils pour faire face à la violence, et à la violence qui nous habite et à parer de façon très concrète, aux conséquences de celle-ci.
Il s’agit pour nous de transformer nos souffrances et violences intérieures afin de pouvoir respirer la Paix, et de la dispenser autour de nous en éduquant nos enfants de façon pacifique. En nous transformant nous-même, nous transformons le monde. Chaque geste du quotidien est un don d’amour. Thich Nhat Hanh est à l’origine du Manifeste, signé par l’ensemble des prix nobel de la Paix en 2000 et soutenu par les Nations Unies et l’Unesco.
Il devient moine à 16 ans et il fonde plus tard l’Institut des Hautes Etudes du bouddhisme, qui deviendra le berceau de la lutte non-violente pendant la guerre du Vietnam.
Il enseigne à l’université dans l’état de New York pendant deux années, il rentre au Vietnam et fonde l’université bouddhique qui forme les travailleurs sociaux, artisans de la paix au coeur de la guerre. En 1969, il se réfugie en France, et enseigne à l’Université de la Sorbonne.
Il habite actuellement en Dordogne, mais a été touché par une hémorragie cérébrale en 2014, il ne peut actuellement plus parler et est paralysé du côté droit, mais il participe toujours aux pratiques du village.
Histoire du village
Le village des Pruniers fût fondé en 1982 par Thich Nhat Hanh. Ce village doit son nom au 1250 pruniers que la communauté se vit offrir par des enfants. Les ventes des récoltes de ces arbres est aussi au profit des enfants dans le monde. Ce village est réparti sur plusieurs hameaux dont certains sont ouverts au public lors des retraites l’été: le hameau du haut, le hameau du bas, et le hameau nouveau. (le tout à cheval sur trois départements : Gironde, Lot, et Dordogne.
Le village des Pruniers est un endroit où l’on peut prendre le temps de se reposer, de sourire, de se ressourcer et de se nourrir grâce aux enseignements, aux rencontres et échanges avec les visiteurs les moines et moniales. Et aussi un temps pour poser un regard profond sur nos actes quotidiens. C’est aussi des milliers de shangas dans le monde entier où des laïques pratiquent la pleine conscience et les enseignements de Thich Nhat Hanh.
La suite de notre périple
Au village, nous pûmes ainsi participer à une journée entière où nous avons pratiqué l’art du bâton pendant une heure à 5h30. Puis la méditation assise pendant une heure, le petit déjeuner. Ensuite vint la médiation et l’enseignement, et le partage du dharma (partage de l’enseignement en cercle de parole) . Le repas à midi, et d’autres enseignements et pratiques l’après midi et le repas à 17h45 puis les tâches méditatives collectives. Ces journées étaient ponctuées de temps de réflexion, de temps d’arrêt matérialisés par la cloche qui nous permettait de pratiquer les trois respirations. Cela nous permettait de faire une pause dans la journée et de revenir à nous-même, à notre souffle. Les échanges et les moniales étaient pleines de sourires et d’humour. C’était chouette de recevoir ces sourires et de rire aux éclats.
Nous avons pu participer à des cérémonies et à des chants, assister à des pratiques et des outils immédiatement utilisables dans le quotidien. Nous pûmes visiter aussi le jardin en permaculture, riche d’enseignements, planter les graines du futur.
Ce fut un regard intéressant de passer par le Village qui demande pour certains de revenir expérimenter une semaine entière….
Lydie Guégan